Celui qui vit un deuil passe successivement par trois phases : choc, dépression et adaptation. La nouvelle du deuil provoque tout d’abord un état de « sidération » : la personne accablée reste un moment hébétée par la nouvelle : « ce n’est pas possible, je ne peux pas y croire ! » sont souvent les premières paroles étouffées ou les cris qui suivent l’annonce d’un décès. Puis, elle traverse une phase de déni de la nouvelle (un refus absolu d’y croire) qui a pour but de la protéger contre son impact trop massif.
Quand le choc disparaît la douleur surgit. On parle de réel travail de deuil lorsque le chagrin, la révolte ou la colère, l’anxiété ou l’angoisse, le désir de contact avec la personne disparue et les pleurs commencent. L’endeuillé entre alors dans une phase d’acceptation de la réalité difficile et exigeante.
L’état dépressif réactionnel qui s’installe alors traduit la phase la plus importante du deuil. On retrouve les signes physiques habituels de la dépression avec une perte du plaisir et de l’intérêt de manger, une fatigue intense avec un délaissement des occupations antérieures et des insomnies. Des troubles intellectuels et affectifs se manifestent également avec une perte de l’attention et de la concentration, avec une humeur triste, une sensibilité accrue à tout détail et souvenir évocateurs du disparu, des crises de larmes.
La dernière phase est une période de détachement et de reconstruction. La guérison s’annonce, l’endeuillé réinvestit son énergie dans de nouveaux projets et reformule un sens à sa vie.